
Les nutriments comme compagnons des antidépresseurs ?
Comment sont gérées les émotions ?
Les émotions sont gérées par les cellules du système nerveux central, hautement spécialisées dans la communication et le traitement d’informations : les neurones.
La conduction électrique, courant qui parcourt le neurone, permet l’acheminement de l’information au sein de celui-ci. Ce courant électrique est appelé influx nerveux.
Suite à l’arrivée de l’impulsion électrique, des molécules sont libérées par le neurone : les neurotransmetteurs.
Ces messagers chimiques sont responsables de la transmission de l’influx nerveux entre deux neurones. Ils sont libérés dans la fente synaptique, l'espace entre deux neurones voisins, et vont se fixer sur un récepteur spécifique sur le neurone voisin, et y recréent ainsi l’influx nerveux électrique.
Il existe différents types de neurotransmetteurs qui délivrent des messages différents et ont donc des répercussions qui leur sont propres.
Par exemple, la sérotonine est le neurotransmetteur du calme et à la patience. Elle permet de supporter le stress et les frustrations et de limiter l’agressivité. La noradrénaline est le neurotransmetteur qui est le moteur permettant de travailler dans la durée. La noradrénaline joue également un rôle dans le processus d’apprentissage.
Comment fonctionnent les antidépresseurs ?
La plupart des antidépresseurs agissent sur les neurotransmetteurs : en particulier la sérotonine et la noradrénaline, l’une étant liée au calme et à la gestion du stress, l’autre au moteur permettant de travailler dans la durée.
Ils vont agir en prolongeant l’action du neurotransmetteur, en maintenant celui-ci le plus longtemps possible dans la fente synaptique.
Ils peuvent agir :
- soit en ralentissant la destruction du neurotransmetteur
- soit en inhibant sa recapture
Pourquoi les antidépresseurs ne sont pas toujours efficaces ?
Pour ralentir la destruction des neurotransmetteurs ou inhiber leur recapture, il faut se baser sur le postulat que ces neurotransmetteurs sont effectivement présents en quantité suffisante. Si l’organisme n’en produit pas assez, il ne sera pas possible ou plus difficile de prolonger leur action.
Ainsi, « les médicaments antidépresseurs ‘fonctionnent’ mais ils ne sont pas cliniquement efficaces. L’équipe du Pr Irving Kirsch de l’Université de Hull, dans le Yorkshire a passé au crible 45 études sur l’utilisation des antidépresseurs de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, famille à laquelle appartiennent le Prozac, l’Effexor et le Deroxat. Les résultats de cette méta-analyse ont été publiés dans la revue spécialisée Plos Medicine.
Comment soutenir les traitements de la dépression ?
Il est essentiel de soutenir la synthèse de neurotransmetteurs comme la sérotonine, grâce à la nutrition et à des compléments alimentaires adaptés. Grâce au bon apport en nutriments (notamment en protéines), l’organisme pourra produire ces neurotransmetteurs, nécessaires au fonctionnement cognitif et émotionnel. Et ainsi, les traitements antidépresseurs pourront agir plus efficacement en prolongeant l’action des neurotransmetteurs, puisqu’ils seront présents.
D'autre part, le bon fonctionnement des dispositifs qui assurent au cerveau de toujours recevoir un apport de sang suffisant et régulier (un approvisionnement en oxygène, en glucose et autres nutriments qui permettent la synthèse des neurotransmetteurs) dépend de notre alimentation et notamment de la présence de magnésium en quantité suffisante.
Également, les neurones sont les cellules dont les membranes sont les plus riches en acides gras oméga-3 et plus particulièrement en DHA. Un déficit en oméga-3 et tout particulièrement en DHA a dès lors un impact majeur sur les fonctions cognitives mais également sur l’état émotionnel.
Enfin, il existe des liens forts entre le niveau des folates (la vitamine B9) et la prévalence et/ou l’intensité des dépressions majeures.